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Affiche du document Les limites de la connaissance physique

Les limites de la connaissance physique

Jean-Marc LEVY-LEBLOND

1h10min19

  • Épistémologie, causalité, genre humain
  • Généralités
  • Physique
Il n'est pas indifférent que dans ce cycle de conférences sur "tous les savoirs", la question des limites de la connaissance n'ait été posée qu'à la physique. C'est sans doute son statut implicite de science modèle qui lui vaut cet honneur. C'est aussi que, depuis le début du vingtième siècle, la physique s'est à elle-même posé la question. " L'homme devrait garder son humilité devant la nature puisque la précision avec laquelle il peut l'observer rencontre des limitations intrinsèques. " Ainsi l'Encyclopædia Britannica conclut-elle son article sur le "principe d'incertitude" de Heisenberg.
De fait, la révolution quantique a donné lieu à d'abondantes exégèses sur ce thème : l'impossibilité de mesurer à la fois la position et la vitesse des corpuscules signalerait une limite absolue de nos connaissances. La Nature elle-même refuserait de se laisser dévoiler, et notre science la plus avancée buterait ainsi sur des frontières infranchissables. L'impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière, mise en évidence par Einstein, a été interprétée dans la même veine : nous ne pouvons savoir ce qui s'est passé sur le Soleil durant les huit dernières minutes, faute qu'aucun signal ne puisse nous en prévenir.
Mais avec un recul de quelques décennies, cette conception résignée, traduite par des vocables qui paraissent aujourd'hui pour le moins inadaptés (relativité, incertitudes), a perdu sa pertinence. Loin d'imposer des bornes à notre savoir, ces découvertes ont au contraire permis à notre compréhension de considérables progrès, en réorientant nos conceptualisations et nos interrogations. Elles ont montré l'inadéquation au réel de nos formulations antérieures. Si certaines questions (" Que se passait-il sur le Soleil il y a deux minutes ? ", " Où est l'électron et à quelle vitesse va-t-il ? ") n'admettent pas de réponses, c'est qu'elles sont dépourvues de pertinence. De même, la question " Qu'y a-t-il sur la Terre à 30.000 kilomètres au Sud de Paris ? " est-elle rendue caduque par la rotondité de la Terre et la connaissance de sa circonférence (40.000 kilomètres) ; dira-t-on pour autant que cette découverte impose une limitation à la géographie ?
Les mutations théoriques de la physique du vingtième siècle n'ont nullement découvert des limites intrinsèques à notre connaissance scientifique, mais, bien au contraire, lui ont ouvert de nouveaux espaces. En témoigne l'approfondissement considérable de notre maîtrise, intellectuelle mais aussi matérielle, du monde quantique.
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Affiche du document Les biotechnologies

Les biotechnologies

Claude DEBRU

1h06min45

  • Épistémologie, causalité, genre humain
  • Sciences de la vie, Biologie
Les biotechnologies actuelles sont l'objet d'un vif débat de société. On examinera les fondements scientifiques et philosophiques des biotechnologies, fondements qui restent mal connus du public comme reste mal connu l'esprit des développements actuels des sciences de la vie. Les biotechnologies ne constituent pas une anti-nature ou une contre-nature, mais une nature possible et réalisable.
Les biotechnologies actuelles, qui ont été largement anticipées tout au long du vingtième siècle, résultent de la confluence des pratiques d'amélioration des espèces végétales et animales, phytotechnie et zootechnie et de transformation des produits agricoles (pratiques extrêmement anciennes) d'une part, et d'autre part des développements de la biologie moléculaire des années soixante qui ont mis en évidence les outils cellulaires (enzymes de restriction, trasncriptase réverse, et autres enzymes) utilisés par la suite dans les biotechnologies.
Les biotechnologies sont rendues possibles par un certain nombre de propriétés de la matière vivante, au premier rang desquelles la malléabilité et la stabilité. Elles ne font qu'étendre le "jeu des possibles" et le "bricolage moléculaire" , que François Jacob a établis comme caractéristiques essentielles de l'évolution biologique. Les biotechnologies représentent, comme l'a dit Manfred Eigen, une "évolution dirigée" reposant sur les mêmes mécanismes que ceux de l'évolution biologique, reproduite et prolongée in vitro.
Sur le plan philosophique, les biotechnologies sont fondées sur la réalisabilité du possible, caractère sur lequel les philosophes ont souvent insisté, et sur la proximité entre nature et technique, qu'ils ont également très souvent reconnue. Certain des plus notables des philosophes récents qui ont étudié les techniques ont insisté sur leur caractère humain.
En conclusion, les biotechnologies contemporaines en expansion posent certains problèmes qui ne pourront être résolus que par la discussion rationnelle fondée sur une information rigoureuse et non sur des jugements a priori. A cet égard, il convient de souligner que la philosophie ne va pas nécessairement dans le sens de l'opinion quelle qu'elle soit.
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Affiche du document L’inégalité raciste - colloque international en hommage à Véronique De Rudder.
1. Ouverture du colloque

L’inégalité raciste - colloque international en hommage à Véronique De Rudder. 1. Ouverture du colloque

12min29

  • Épistémologie, causalité, genre humain
Cette vidéo présente l'ouverture du colloque organisé en hommage à Véronique De Rudder, sociologue pionnière en France dans dans le champ des recherches sur le racisme, les relations interethniques et l'immigration. Il a été organisé en juin 2015 à l'université Paris Diderot par l'Alliance de recherche sur les discriminations (ARDIS) et l'unité de recherches Migrations et société (Urmis, CNRS UMR 8245, IRD 205, université Nice Sophia Antipolis et Paris Diderot).
Intervenants dans cette vidéo (1. Ouverture du colloque) :
Mahamet Timera, Professeur de sociologie, Unité de recherches Migrations et société

Sylvie Rousset, Vice-Présidente de la Commission de la recherche, Université Paris Diderot
Patrick Simon, Alliance de recherche sur les discriminations, domaine d'intérêt majeur Genre, inégalités, discriminations ».


Présentation et programme du colloque :

http://urmis.unice.fr/?L-inegalite-raciste-colloque

L’immigration comme domaine de recherche a longtemps fait l’objet en
France d’un déni de légitimité alors même que dans le débat public elle
devenait de plus en plus surexposée comme « problème » et
instrumentalisée par les courants xénophobes. Dans les années 1980 les
recherches concernant l’immigration se sont développées dans plusieurs
disciplines : sociologie, histoire, géographie. L’attention d’une partie
des chercheurs s’est alors focalisée sur les formes d’insertion des
immigrés dans la société française. Parallèlement, la question du
racisme était traitée principalement par un corpus d’analyses théoriques
relevant de la philosophie, de l’histoire et de la psychologie sociale.
Par ses travaux de recherche, Véronique De Rudder a contribué à
éclairer ce qu’elle qualifiait de « point aveugle » : l’absence
d’articulation entre d’un côté la pensée de l’immigration et de l’autre
celle du racisme. Plus tard et avec d’autres chercheurs, elle a ancré le
racisme dans les pratiques et les rapports sociaux. En tant que rapport
social, le racisme s’inscrit dans l’interaction entre une société et
ceux qui y sont “récemment” venus, ou qui y sont maintenus en situation
d’extériorité (une “frontière intérieure”) au nom de leurs origines, de
leur nationalité, de leur culture, de leur religion.


C’est comme rapport social que Véronique De Rudder a analysé le
racisme, posant ses jalons théoriques dans le champ des relations
interethniques. Dans ses travaux, toujours appuyés sur des enquêtes de
terrain, elle a abordé de front la tension entre d’une part un
universalisme républicain, idéalement aveugle aux origines et hostile
aux discriminations et, d’autre part, les pratiques institutionnelles et
ordinaires du racisme « en acte ». Elle a, dans le même temps,
interrogé les constructions conceptuelles anglo-saxonnes, afin de
construire une problématique contemporaine des relations interethniques
appliquée au contexte français et qui permette de sortir de
l’alternative universalisme/communautarisme.

La qualité de ses publications, leur caractère innovant, sa culture, son
engagement dans divers collectifs scientifiques et militants, ses
enseignements inédits, son soutien aux jeunes chercheurs ont fait d’elle
une personnalité reconnue dans le monde académique et à l’échelle
internationale.

Son décès prématuré laisse un grand vide dans une période de confusion
où les questions qu’elle a traitées sont plus que jamais d’actualité.

Comité d’organisation :

Mélanie Duclos (Urmis), Mireille Eberhard (Ardis), Christian Poiret
(Urmis), Catherine Quiminal (Urmis), Mahamet Timera (Urmis), Maryse
Tripier (Urmis)
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